CENTRE TUNISIEN DE RECHERCHES ET D’ETUDES SUR LE TERRORISME

Cetret

L’idée d’instaurer un centre tunisien pour les recherches et études relevant du terrorisme était née d’un diagnostic général lors duquel on a constaté que la majorité des recherches effectuées au sujet de ce phénomène sociétal en Tunisie était littéralement fondée sur des théories et des manières de voir cantonales et internationales et ce, faute d’intérêt pour le cas tunisien que ce soit sur au niveau de l’organisation, du terrain ou de la procédure.

comité directeur

Suite à l’assemblée générale élective du Centre Tunisien de Recherches et d’Études sur leTerrorisme tenue le 27 Mai 2023, et après vote et délibération le nouveau comité directeur du centre devient comme suit :
Zied ben Abdallah Dabbar
President
Kamilia Bent Ammar Ben Ammar
Vice-président
Wafa Bent Abdallah Alibi
Secrétaire général
Ridha Ben Ramdhane Raddaoui
Secrétaire général adjoint
Faten Bent Hachmi Mhanaoui
Trésorier
Mouldi Ben Mohamed Guessoumi
Chargé des recherches et des études
عدنAdnen Ben Abdallah Hajji
Porte-parole officiel et chargé des médias

Données

Actuellement, il est à noter que le phénomène voit, quantitativement et qualitativement, une évolution ascendante en Tunisie. Ceci a été perçu grâce aux données suivantes :

Donnée 1

La recrudescence des opérations terroristes depuis l’acte de Rouhia, du gouvernorat deSiliana en mai 2011, juste après le soulèvement, en passant par l’assassinat de l’adjudant-chefde la garde nationale le martyre Anis Jlassi pour finir avec des liquidations politiques, deségorgements de soldats et la tentative de mettre la main sur Djébel Chaambi, El Mghila et Sammama du gouvernorat de Kasserine et bien d’autres opérations.

Donnée 2

Le passage de la Tunisie par une phase illégale d’infiltration d’armes et ce, en premierlieu, dans la région frontalière de Dhiba, du gouvernorat de Tataouine, à laquelle a pris partHelmi Rtibi en novembre 2011 jusqu’à ce qu’il ait été pris les faits en février 2012, dans cequi était connu : « le dossier de Bir Ali Khalifa ». Ahmed Rouissi, Mohamed Al Aouadi etRidha Sebtaoui ont continué à passer illicitement des armes en Tunisie, depuis la frontièreavec la Lybie, près de Ben Guerdane du gouvernorat de Médenine; ces données ont été misesau jour grâce à ce qu’on avait dénommé « Armes de Médenine ». Depuis, on a levé le voilesur des caches d’armes et de nombreuses tentatives d’en passer.Cet éveil précoce des organisations terroristes en Tunisie depuis 2011 prouve qu’ellesfont tout pour s’armer jusqu’aux dents et être prêtes à œuvrer à travers le pays. Il est à noterque, dès le départ, se préparer, s’armer et enfin passer à l’acte, montre irréfutablement que leprojet terroriste en Tunisie s’est conçu sur des bases violentes, récusant et faisant tout pourdémanteler l’Etat civil même.

Donnée 3

Dès 2011, la faiblesse de l’Etat et de ses institutions – particulièrement celles de la sécurité et de l’armée – ont donné lieu à des infiltrations de tous genres, d’autant que la montée en flèche de l’islam politique a pris le pouvoir à la suite des élections du 23 octobre 2011.

Il est à souligner que les institutions de sécurité et militaires étaient le point de mire du mouvement terroriste en Tunisie : il était question d’élaborer un ensemble de stratégies pour anticiper et faire face.

Vu l’enchevêtrement des données, l’option du secret par les organisations terroristes, l’absence d’un vrai diagnostic de la situation en Tunisie, les recherches à propos du terrorisme se sont basées sur des concepts culturels « salafistes », éludant ainsi toute analyse logique et scientifique des faits de ce phénomène. Ainsi, ces organisations ont-elles pu jouer non seulement un rôle cantonal, mais aussi international.

Ceci a engendré une volonté ardente visant à saisir le fond de ce phénomène. Les mouvements terroristes ont vite fait de mettre en place des plateformes d’envoie de « moudjahidines » aux zones de tensions, de par le monde. Après le soulèvement, l’absence de contrôle des opérations de subvention de ces organisations a été pour beaucoup, quant à leur renforcement, consolidation et envergure.

Profitant de la pagaille en Lybie, ces organisations y ont préparé leurs différents cadres au port et usage d’armes de tous genres, depuis mai 2011 : instauration de camp d’entraînement à l’usage des armes tel que le camp de Derna dirigé par Ahmed Rouissi et Adel Essaidi, qui ont veillé à ce que les terroristes d’origine tunisienne ne manquent de rien.

Ce centre a entrepris des dizaines de séjours de terroristes avant que les organisations tunisiennes n’installent leurs propres camps d’entraînement, tel que « Daar Addiafa », le camp de Mosrata et dont le dernier a été détruit dans la ville de Sobrata en février 2016. En Tunisie, avec la réorganisation des groupes terroristes grâce à la main mise sur les mosquées et l’installation de campings  de propagande, on a eu l’idée de constituer des camps d’entraînement en attendant la fin du prochain face à face entre deux projets aux antipodes l’un de l’autre : l’installation d’un Etat civil ou d’un Etat confessionnel.

On a découvert le premier de ces camps à « Assink » à Kasserine après l’assassinat de « Anis Jlassi » ; en effet, on a trouvé un document attestant que l’escouade « la katiba » « Ibn Naafaa » a fait allégeance à Abdoulmalik Droudkal « Akmi » (Al Kaida au Maghreb islamique) (Abou Mousaab Abdelouadoud) émir d’Al Kaida au pays du Maghreb islamique et l’a invité à participer à fêter « Sunna Al djihad » sur les terres de « Okba Ibn Nafaa ».

Plus tard, à la fin de décembre 2012, après les aveux du terroriste Majri Jamel, on a découvert des liens au niveau de l’organisation et de la subvention avec l’escouade (katibaa) des « cagoulés » au désert du Mali, dirigée par le terroriste algérien Moktar Bel Moktar alias Aaouar (Akmi). On a découvert aussi une opération de subvention et d’appui de la part d’Alkaida au Yémen par le truchement du terroriste Taha Al Atrache. Si la participation des terroristes tunisiens aux combats a pris de l’envergure sur tous les fronts après le soulèvement populaire, c’était pour souligner le poids qu’ils pourraient avoir en Tunisie même, à leur retour, une fois les conflits régionaux résolus.

Le cumul des expériences au combat et la rencontre des chefs terroristes internationaux, tant sur le terrain qu’idéologiquement, seront des facteurs déterminants, quant à l’évolution des actes terroristes et au nombre de recrues.Donc, il est impérieux d’avoir des procédures claires quant aux façons de prendre en mains ce problème en se préparant à recevoir comme il se doit les terroristes qui rentrent et à saisir les finalités de ce retour, afin de démanteler les liens entre les organisations internes et externes.L’absence de statistiques à ce propos, de bases de données en Tunisie, ne peut que jeter de l’huile sur le feu quant la propagation de ce mal qui mettra, tôt ou tard, en péril le projet national de citoyenneté. Tant qu’il n’est que l’alternative sécuritaire, qu’il n’est aucun projet sociétal, qu’il n’est pas de stratégies claires et que continue cette situation opaque de flottement, quant aux procédures pour mettre fin à ce phénomène en Tunisie, il n’est en vue que l’échec. L’exemple algérien est là pour prouver que c’est d’abord une affaire purement nationale : leur utilité prenant fin, les zones de conflits extérieurs finiront par se résorber. C’est là que nous seront confrontés à toutes les répercussions du retour.

Les dossiers juridiques comme outils de travail : données et limites

Le centre tunisien de recherches et d’étude sur le terrorisme cherche à décrypter les données de ce phénomène en Tunisie. Dans son travail et analyse, part d’une matière principale bien délimitée : les dossiers et documents juridiques pour avoir une idée claire de la façon de voir et de penser des terroristes, des procédures de leur formation et organisation, avant et après le soulèvement populaire, la nature de leurs activités, leur lecture des faits, leur situation sociale, etc.

Dès le départ, on s’aperçoit que ces dossiers juridiques se subdivisent en deux catégories :

Première catégorie

Il est question des données civiques telles que : âge, état civique, métier, niveau de scolarité, et autres. S’y ajoutent les aveux ultérieurs, faits durant les procédures judiciaires ainsi que les reconnaissances des faits pendant les enquêtes des instances policières et autres, en présence de leurs avocats. S’y ajoute enfin tout ce qui a été trouvé sur eux lors de leur arrestation, tels que documents, armes saisies et munitions, outils audio-visuels.

Deuxième catégorie

Là, il est question des données recueillies par la police judiciaire, lesquelles pourraient tête mis en cause à cause de l’absence de l’avocat pendant les interrogatoires et que les accusés pourraient se rétracter. Il est impérieux d’agir avec précaution face à ce type de données, aller plus à fond dans les choses, bien confronter toutes les données, les comparer avec les dépositions précédentes, et avec les aveux des autres accusés et autres dossiers même. Ce sont des données préliminaires qui pourraient servir de base dans la quête de la vérité et ce qui en découlerait.Les dossiers juridiques ont prouvé que les mouvements terroristes tunisiens se désaltèrent à une source confessionnelle précise : la littérature saisie, les documents spirituels et tout ce que les terroristes ont avoué, n’en sont qu’une preuve que ces dossiers sont un outil efficace sur lequel doivent se baser les recherches. Grâce à eux, des données claires ont été recueillies au sujet de l’organisation de « Ansar Achariaa », précisément à propos des divergences quant au rhéteur « Al Boukhari » alias Al Idrissi) et « Saïf Allah Ben Hassine alias « Abou Iadh », au sujet du premier pas dans le rétablissement du lien du groupe de Soliman, la formation de la « Katiba Okba Ibn Nafaa » et la constitution de corps d’armées en Tunisie comme ailleurs, ainsi que le rôle des mosquées comme crèche et pépinière  du phénomène terroriste.

Les limites de la divulgation des données juridiques

Le centre tunisien de recherches et d’étude sur le terrorisme s’engage à respecter le cadre juridique qui structure la mise au grand jour des données juridiques, parmi lesquelles, particulièrement, l’article 61 du décret 115 daté du 02 – 11 – 2011 qui interdit d’éditer les documents des enquêtes avant leur lecture lors d’une audience publique. Toute infraction est sanctionnée d’une amende allant de mille à deux mille dinars. Une telle prohibition est appliquée pendant la phase d’imputation qui s’étend de l’enquête entreprise par la police et la gendarmerie à la chambre d’accusation et cassation de sa décision, et dès la saisie des chambres juridictionnelles et pénales, la lecture et décisions de ces chambres et l’instruction dans une audience publique, cet interdit est aussitôt entièrement levé et ces données sont du droit de tous.

Il est à noter que la loi organique n° 26, daté du 07 – 08 – 2015 en tant que nouveau cadre juridique, comporte des textes correctionnels qui permettent la poursuite de tous ceux qui préméditent des divulgations certaines données précises. Dans son chapitre n° 7, il stipule que, lors des mécanismes de protection,  des décisions sont prises pour protéger tous ceux à qui la loi a conféré la tâche de constater les crimes terroristes et de les sanctionner, tels que : avocats, agents de la police judiciaire et de la police militaire, agents de douane, et fonctionnaires publics. Ces mêmes mesures touchent aussi les auxiliaires judiciaires, les infiltrés, les labos, les victimes, les témoins et tous les concernés qui, en cas de nécessité, sont tenus d’informer les autorités statuant sur l’affaire criminelle en question, de tout ce qui surviendrait dans cette affaire. Elles impliquent aussi les membres des familles citées aux deux paragraphes précédents ainsi que tous ceux pour qui, des leurs, on a à craindre.

De tout ce qui précède, on déduit que les mécanismes de protection concernent un nombre précis de personnes, dans circonstances données où le danger est imminent. Pendant un jugement, ce principe de divulgation des données juridiques est agréé, tant que ni comité de juges ni un quelconque témoin, ne sont concernés par une mesure d’exception exigeant une protection spéciale.

Objectifs du centre

Les finalités du centre se subdivisent en trois niveaux :

Court terme

  • Divulgation des statistiques et études qui cernent le phénomène du terrorisme pour le démanteler.
  • Identification des multiples facettes des personnages terroristes, leurs orientations, les mécanismes de leur formation et évolution.Procédé à un suivi du phénomène en Tunisie selon l’âge, le métier des terroristes et leur répartition géographique.
  • Circonscrire le phénomène géographiquement, socialement ainsi que ses envergures.
  • Délimiter, en vue de dévoiler, les contacts personnels et les obédiences.

Moyen terme

  • Circonscrire les dérives vers le passage à l’acte terroriste.
  • Prendre part à tous les efforts visant à enrayer le terrorisme et maîtriser les mécanismes de son démantèlement en d’en limiter les dégâts.
  • Saisir les évolutions de la personne terroriste, du recrutement à l’embrigadement, puis au passage à l’acte.
  • Circonscrire les signes précurseurs de l’évolution sociale qui prédisposent au terrorisme. Prêter main forte aux victimes et fournir les mécanismes d’accompagnement.Divulgation des statistiques et études qui cernent le phénomène du terrorisme pour le démanteler.

Long terme

  • Mettre en place une banque et une base de données, à mettre à la disposition des chercheurs et des institutions.
  • Participer à la lutte contre le terrorisme par écrit, impressions et publications et proposer des solutions visant à éradiquer le phénomène.
  • Participer des moyens qui accompagnent, forment et aident à l’éradication du fléau et ce en coordonnant avec les composantes de la société civile et les établissements de l’enseignement et toutes les institutions concernées.
  • Fournir les compétences adéquates dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et ce, en s’associant et coopérant avec les comités et institutions engagées dans ce combat.

Identité institutionnelle du centre

Le centre compte sur diverses compétences idéologiques et scientifiques et spécialités variées telles que : psychologie, en jurisprudence, recherches universitaires, expertises comptables, sécurité policière et militaire, ainsi que confessionnelles et autres. Grâce aux études des dossiers juridiques, le centre ambitionne de traiter divers sujets et centres d’intérêts tels que :

Le terrorisme et les mécanismes juridiques, tant au niveau national qu’international

  • Terrorisme et système carcéral.Mouvements terroristes et droits de l’homme.
  • Législations nationales et internationales à propos du terrorisme.
  • La jurisprudence et le fléau terrorisme.

Organisations et réseaux terroristes : pensée, instauration, formation et évolution en Tunisie et à l’étranger

  • Exfiltration et mécanismes des organisations terroristes en Tunisie.
  • Organisations et réseaux terroristes : idéologie et constitution en Tunisie.
  • Mécanismes de fonctionnement : mécanismes internes des organisations terroristes.
  • Les armes en Tunisie et nature des opérations : orientation, entraînement et confrontation.

Critères d’indentification des genres terroristes en Tunisie

On y effectue des enquêtes à propos des sujets suivant :

  • Mécanismes constitutifs de la personnalité terroriste et son démantèlement.
  • La femme et les jeunes dans les organisations terroristes.
  • Les enfants au sein de ces mêmes organisations.
  • Statistiques et analyses spatio-temporelle des données cartographiques.

Stratégies terroristes et constitution des contre-stratégies

On y étudie les thèmes suivants :

  • Mécanisme, information et appréhension des organisations terroristes.
  • Réseaux de financement et blanchiment d’argent sale au sein des organisations terroristes cantonales et internationales.
  • Liens entre les organisations terroristes locales, cantonales et internationales.
  • Affrontements stratégiques : stratégies terroristes et conception des contre-stratégies.

Unité d’écoute et de prévention du terrorisme

ECOUT-ACT

Le centre tunisien de recherches et études sur le terrorisme cherche à instaurer des unités d’écoute en vue d’établir le plus possible de contacts et d’audiences avec le plus grand nombre de victimes et ce, en vue de saisir le phénomène du terrorisme et de démanteler les procédures de recrutement et d’extrémisme qui parient sur la rhétorique de la violence adressée à l’intention à la jeune génération si fragile. Le centre se base sur de multiples expériences et différentes disciplines telles que psychologie et sciences sociales ainsi que sur des voies juridiques et autres. Dans le cadre de sa stratégie, le centre s’adresse aux catégories visées par la rhétorique extrémiste violente dans une tentative de récupération et ce, en mettant en place, d’abord globalement une tactique de confrontation réelle avec ce type de discours, ensuite, en insistant particulièrement sur les rapports directs et la communication. L’unité a aussi pour but de cerner les grandes lignes pour entrer en contact avec les victimes du terrorisme afin de d’accompagner et de prêter main forte psychologiquement, socialement et juridiquement. Les différents rôles se répartissent comme suit :

  1. Fournir des apports psychologiques et sociaux aux victimes du terrorisme grâce à une assistance psychologique médicale et sociales effectuées par ders spécialistes et ce lors d’audiences pour diagnostiquer, réhabiliter, soigner et accompagner.
  2. Fournir une assistance judicaire spécifique grâce à des experts dans le domaine.
  3. Cerner les étapes du passage à l’acte et instaurer les procédures qui les dévoilent, permettent de les contrecarrer et, en ca de nécessité, de les rendre publiques.
  4. Prêter main forte aux familles désireuses de procéder à un suivi des cas d’extrémisme de leurs enfants en vue de les aider à les surmonter.5 – Installer une rhétorique solide contre l’extrémisme, la violence et le terrorisme et ce à travers tous les moyens relationnels et de communication grâce à des flashes de prise de conscience et un travail de terrain.

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